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Mesures correctives après 1971

De nombreuses mesures furent prises par la marine à partir de 1968 et surtout de 1970 après les différents accidents des sous-marins. Ces mesures furent efficaces et la confiance fut rapidement rétablie.   

Les familles

Les épouses, seules et sans nouvelles pendant les longues patrouilles de leur mari purent être aidées et assistées pour de nombreuses démarches notamment administratives

Les aspects humains
  • La formation

Comme on le lit dans le dossier "Confidentiel Défense" de la Minerve il y a beaucoup à faire de ce côté-là.

Il n'existe pas encore de simulateur et de nombreux marins se forment, sur le plan pratique, aux côtés de leurs compagnons, une fois embarqués.

Par exemple, le Lieutenant de Vaisseau Merlo témoigne à la commission d'enquête à propos de la diffusion des incidents des sous-marins.

"Ces diffusions sont toujours faites par voie orale. [je crois] personnellement qu'il serait bon qu'il existe une sorte de diffusion périodique des incidents mettant en cause la vie des sous-marins."

 

  • Les procédures

Certaines pratiques pouvaient mettre l'équipage en danger lors de moments critiques, tel le changement de poste complet et simultané à chaque relève de quart ; cela pouvait engendrer des conséquences dramatiques s'ils étaient concomitants à une situation potentiellement grave.

Les accidents de la Minerve et de l'Eurydice se sont produit au moment d'un changement de quart.

 

Pendant cette période qui pouvait durer 30 minutes, les hommes quittaient tous simultanément leur poste pour laisser leur place à ceux qui les remplaçaient. si un incident se produisait à cet instant précis, ce qui fut le cas de la Minerve, l'absence momentanée de personnel à son poste pouvait avoir des conséquences dramatiques. 

Non seulement il n'y avait plus personne en poste, mais si  le sous-marin prenait une assiette (inclinaison) importante, les hommes ne pouvaient plus se maintenir à leur poste.

Pour les consignes au personnel

  • le personnel de quart ne peut plus se déplacer en même temps

  • les postes de quart ont été équipés de barres de maintien.

  • Les consignes de réactions aux avaries ont été modifiées.

  • Les relèves de quart ont été étagées dans le temps H-15 minutes; H, et H+15.

Pour l'équipement

  • Avarie de barre

La fréquence des ruptures de flexibles de barre était, avant la Minerve, un point qui était déjà considéré comme critique. Ils furent remplacés par des tuyaux en cuivre en "cor de chasse".

Les safrans  (qui orientent le sous-marin en profondeur pour la plongée) sont corrigés et  équilibrés. Jusqu'alors si la barre était désemparée, elle ralliait naturellement la position dangereuse (+30°), en aggravant la pointe du sous-marin.​

Texte d'une conférence de 1999, interne à la Marine sur les accidents  de la Minerve et de l''Eurydice

  • Schnorchel

Après les trois événements d’entrée d’eau au schnorchel de la Minerve, Eurydice et Flore (supposés pour les 2 premiers et certain pour la Flore) deux modifications supplémentaires à celles citées ont été apportées.


1.      Mise en place d’une grille sur la lanterne d’entrée d’eau du tube d’air pour éviter l’entrée de corps étrangers.

  • Sur la photo de la Minerve au schnorchel ci-contre en 1961, on voit clairement que le passage d’entrée d’air est très large, et peut, éventuellement permettre à un corps étranger de passer sous le clapet de tête du tube d’air et ainsi entraver la fermeture dudit clapet, d’où possibilité de voie d’eau.

2.     Installation d’une presse pneumatique pour assistance à la fermeture de la coupole.

  • La coupole est un « Bouchon » ou « Clapet » qui ferme la conduite d’aspiration d’air du schnorchel au niveau de l’entrée dans la coque épaisse du sous-marin.

La Minerve en plongée 1962
  • Avant cette adjonction d’une presse pneumatique de fermeture, la coupole, larguée par le maître de central lors de « l’Alerte », tombait de son propre poids, puis était verrouillée manuellement. Or ,après étude, tests et essais en labo (suite à l’événement de la Flore), on observa la coupole ne pouvait pas tomber de son propre poids en cas de forte assiette (positive ou négative), et forte entrée d’eau au tube d’air. Un très fort mouvement de flux d’eau en spirale (siphon) pouvant se former et maintenir la coupole ouverte sous l’effet des forces générées par l’eau, tendant au contraire à la remonter.

Jean Le Tallec

Pour la culture "Sécurité plongée"

Dans les années 70 seront édités des documents regroupant recensions et analyses d’incidents.

Connus le nom de “bulletin d’information sécurité-plongée” ou BISP,ces fascicules d’une trentaine de pages furent au nombre de quatre.

Leur importance était telle que le visa de tous les officiers et  maîtres de central, attestant de la consultation, était requis annuellement sur un papillon collé en deuxième page de couverture de chacun des 4 fascicules. Ils faisaient partie des documents présentés à l’amiral en inspection générale à l’identique, par exemple,  des ordres du commandant. L’autorité portait alors visa.

 

Il arrivait même que celle-ci interrogeât un jeune officier en 5ème : “l’incident du ... en 19.., qu’en savez-vous ?” Il valait mieux savoir.

Article de Jean Le Tallec pour le magazine "La Baille" de janvier 2020 sur les mesures conséctives aux acccidents des sous-marins Daphné

La confiance finit par revenir, car, après la Flore en 1971, il n'y eut plus d'accident majeur sur ce type de sous-marin.

A la fin des années 1980 il y aura même certains commandants de sous-marins type Daphné qui déclareront n'avoir découvert les drames de la Minerve et de l'Eurydice que plus tard.

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