
On cherchait au mauvais endroit
Echaudée par l'échec des recherches de février, l'amiral du CHE, préfet maritime de Toulon, va faire reprendre à zéro le projet de recherche de la Minerve par le capitaine de frégate Thomas GUERRY. Après une étude approfondie du dossier, celui-ci arrive a une simple conclusion: si l'on a pas trouvé la Minerve c'est que l'on a toujours cherché au mauvais endroit.
Les recherches vont alors reprendre en juillet 2019 sur un périmètre nouveau.
La crainte de l'échec
Le préfet maritime de Toulon, l'amiral du CHE est inquiet. Il n'a pas le droit à l'échec. La campagne de février a repris les recherches sans succès, sur la même zone que les campagnes initiales de 1968-1970. Il décide de confier au capitaine de frégate Thomas GUERRY la mission d'orienter la nouvelle campagne de recherches qui doit avoir lieu en juillet.
Reprise de l'enquête à zéro
Celui-ci, comme dans un film policier, va tout reprendre à zéro. Il va réexaminer les données collectées en 1968 pour étudier le dossier avec oeil neuf.
Il va découvrir que les indices exploités en 1968 révèlent des pistes inexplorées.
Vidéo de la présentation faite aux familles du programme de recherches de juillet 2019 à la Préfecture Maritime de Toulon @Marine Nationale
Le point Rocard
Les sismographes avaient enregistré une implosion le 27 janvier 1968. Ces implosions avaient été attribuées à la Minerve. Une série de tests, à l'aide d'explosifs, destinés à mesurer la vitesse de propagation des ondes acoustiques, avait été menée début avril 1968 pour mieux déterminer le point initial de cette implosion. Ensuite, toutes les recherches s'étaient concentrées sur ce seul point que l'on avait appelé le point Rocard.
Réconciliation des indices
Le Capitaine de Frégate GUERRY va travailler avec la conviction que tous ces indices devaient être pris en considération.
Il retrouve les enregistrements des sismographe de 1968. Les puissants ordinateurs du CEA déterminent que le point de l’implosion calculé en 1968 était erroné et qu'il fallait considérer une vaste zone plus importante qu’estimées jusqu’alors.
La position du Breguet, l'avion qui effectuait un exercice avec le sous-marin, devient alors cohérente avec la zone d'implosion probable de la Minerve.
Les nappes d'hydrocarbures provenaient certainement du fioul échappé de la Minerve disloquée par l'implosion. Le fioul avait dû suivre un courant sous-marin sud-nord, récemment découvert. La zone des nappes d'hydrocarbures relevées en 1968 devient cohérente avec les autres indices.
Le 27 janvier à 2 heures du matin la Minerve était à Toulon et naviguait au maximum à 8 nœuds, ce qui permet de déterminer la distance maximale qu'elle avait pu parcourir.

Enfin, tous les témoignages de 1968 convergeaient pour penser que le jeune commandant de la Minerve ne se serait jamais aventuré hors de la zone d'exercice, le secteur T65, qui lui avait été attribué.
En superposant les zones définies par cette nouvelle approche, un périmètre de recherche a ainsi été défini. Il se situe à 10 km environ plus au sud que celui où se sont déroulées les principales campagnes de recherches précédentes et n'avait été que superficiellement investigué lors de la campagne de 1969.
La nouvelle zone de recherches
L'Antéa de l'IFREMER assurera cette campagne de recherches.
Cette zone, représente une surface d’environ 300 km2, à 2300 m de profondeur, plane, sans épave connue où il y a peu de risques que des dépôts aient recouvert l’épave si elle s’y trouve.