
Le Ministère des armées et la demande des familles
La demande des familles ne peut rester ignorée du Ministère des Armées. D'une part, elle a été relayée par Hubert Falco, maire de Toulon, la ville qui abrite la plus importante base navale militaire de France, d'autre part, elle a bénéficié d'une couverture médiatique inattendue.
Le ministère s'apprête néanmoins à éconduire cette demande incongrue à propos d'une épave vieille de 50 ans.
Contre toute attente le 5 février 2019, il va annoncer une reprise officielle des recherches.
Reprendre ou ne pas reprendre les recherches ?
Hubert FALCO, maire de Toulon , et Philippe VITTEL, vice-président du Conseil Général de la région PACA (Provence-Alpes-Côte d’Azur) ont chacun relayé, au ministère des armées, la demande des familles d’une reprise des recherches pour retrouver l’épave de la Minerve.
La ministre des Armées, Florence PARLY ne peut l'ignorer, car cette demande est activement soutenue par les média, presse et télé.
Elle fait alors instruire ce dossier par le service de communication du Ministère et parallèlement par le Chef d’État-Major de la Marine, l’amiral Christophe PRAZUCK.
Selon le service de communication, une reprise représenterait un trop gros risque médiatique en cas d'échec. Cela exposerait la ministre aux critiques, qui ne manqueraient pas de se multiplier, pour fustiger des dépenses inutiles afin de retrouver une vieille épave sans aucun intérêt stratégique ou militaire.
Il prépare un communiqué dans lequel il s’appuie sur l’échec de l’Argentine qui, depuis bientôt 1 an, ne parvient pas à retrouver un sous-marin ARA San Juan (S-42), disparu le 17 novembre 2017. Pourtant, elle déploie des moyens considérables.
De son côté de la marine, l’Amiral PRAZUCK est d'un autre point de vue. Il a été personnellement consulté, 6 mois plus tôt, pour la levée du secret défense sur le dossier Minerve. Durant sa carrière, il a été confronté à la douleur de familles lorsqu’il perdit des hommes au cours de l’une de se anciennes fonctions. Il considère que l’abandon des familles par la marine est une tâche dans l'histoire de cette dernière. Cette démarche des familles offre l’occasion de la laver.
Il demande à un capitaine de Corvette, Olivier BOUZEMANE, d’instruire un dossier en faveur d’une reprise des recherches.
Ce dernier va démontrer qu’une reprise des recherches présente de réelles chances d’être couronnées de succès grâce aux progrès techniques accomplis dans la recherche par grands fonds depuis la campagne REMINER 3 de 1970.
Le San Juan est retrouvé
Le service de communication semble avoir convaincu la ministre. Le risque politique d'une reprise des recherches est trop grand. Un communiqué qui s'appuie sur l'échec des argentins pour retrouver leur sous-marin va être publié.
Mais le 16 novembre, 364 jours après sa disparition, le San Juan argentin est retrouvé par la société Ocean Infinity etavec son navire le Seabed Constructor. L'argumentation des opposants à la reprise des recherches s'écroule.
L'amiral PRAZUCK, profite de cette opportunité et convainct alors la ministre de lui laisser reprendre les recherches.
"D'accord mais sur votre budget" concède-t-elle
Préparatifs pour une nouvelle campagne
La marine va d'abors s'assurer que les chances de retrouver l'épave sont réelles.
Elle va d'abord faire plonger un robot sur l'épave de l'Eurydice et d'autres débris pour vérifier que l'épave ne risque pas d'être enfouie et recouverte de sédiments marins qui la rendrait invisible voire indétectable.
Les résultat sont encourageants, l'Eurydice semble comme au jour de son naufrage 49 ans plus tôt.
L'IFREMER peut proposer 2 créneaux pour effectuer des recherches, fin février 2019 et la première quinzaine de juillet 2019.
Le 5 février 2019 un communiqué du ministère des armées annonce une reprise des recherches pour retouver l'épave de la Minerve.
Les familles ont obtenu gain de cause.