Lettre d'Hervé FAUVE au Président de la République au nom des familles
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Ci dessous vous pouvez lire le texte de la lettre qu'Hervé FAUVE a adressé au Président de la République, Emmanuel MACRON par le site Internet de l'Elysée au sujet du secret défense et de l'absence de présence de repprése,ntants de la République aux cérémonies de commémoration du cinquantenaire.
Mail adressé à M. Emmanuel MACRON Président de la République le 13 janvier 2018
Monsieur le Président,
Il y a 50 ans le sous-marin Minerve disparaissait corps et biens au large de Toulon avec 52 hommes à bord. Malgré plusieurs campagnes de recherches dont la dernière remonte à 1970, jamais l’épave n’a été retrouvée.
C’est le seul cas de disparition collective de cette ampleur depuis la fin de la 2° guerre mondiale.
Il était commandé par mon père le Lieutenant de Vaisseau Fauve, 32 ans. La moyenne d’âge de l’équipage était inférieure à 25 ans.
Le 8 février 1968, lors d’une cérémonie d’hommage national, le président de la République, le général de Gaulle, profondément touché par ce drame, citait l’équipage à l’ordre de l’Armée. Il effectuait ce jour-là à Toulon une plongée symbolique à bord du sous-marin Eurydice qui allait à son tour disparaître le 4 mars 1970.
Le dossier de recherches a été classé Confidentiel Défense pour une période de 50 ans et depuis lors de nombreuses rumeurs, plus ou moins malveillantes se sont développées autour des causes de l’accident. La presque totalité de ceux qui ont demandé à lire ce dossier a été déboutée, parfois très sèchement.
À titre personnel, j’ai inlassablement cherché et eu les réponses aux questions que je pouvais me poser. J’ai même pu avoir communication de ce dossier.
Il est quasiment vide, ne contient aucun élément propre à nuire à la sûreté de l’état. Ce qui est aujourd’hui connu et accessible, notamment sur Internet, est infiniment plus détaillé. Le dossier reste cependant classé jusqu’au 50° anniversaire de la pièce la plus récente. Cela veut dire août 2018 voire au-delà.
Le samedi 27 janvier prochain aura lieu à Toulon une cérémonie de commémoration au cours de laquelle l’état ne sera pas représenté, les instances officielles de l’Armée ayant décliné l’invitation pour ce jour précis.
Depuis la cérémonie du 8 février 1968, les familles ont dû vivre silencieusement avec leur douleur, plus jamais l’état n’a fait le moindre geste vers elles. En particulier jamais le moindre début d’explication sur les causes possibles du drame ne leur a été apporté.
En 2018, cinquante ans après le drame, certains des pères et mères des membres de l’équipage sont encore de ce monde, mais aussi des veuves, frères et sœurs, et évidemment leurs enfants.
C’est pourquoi je m’adresse à vous pour vous demander si, pour ce 27 janvier, vous pourriez annoncer la déclassification de toutes les pièces du dossier.
Évidemment j’espérerais un geste symbolique plus fort pour perpétuer leur souvenir, mais cela serait déjà un signe.
Dans cet espoir,
Je vous prie Monsieur le Président de la République, de recevoir mes salutations les plus respectueuses.
