Le général de Gaulle et la Minerve

Le général de Gaulle fut sincèrement et profondément touché par la disparition de la Minerve.

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En 2003 lors d'une audience privée que j'avais sollicitée, le ministre de la Défense de 1968, Pierre Messmer,  nous racontera, à moi et Christophe Agnus, fils du LV Agnus, comment le Général perçut le drame.

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Pierre Messmer réveilla le général au milieu de la nuit pour l'avertir de la disparition du sous-marin Minerve. Cette nouvelle le sidéra. Qu'un navire militaire puisse s'évanouir sans laisser de trace lui paraissait inimaginable. Il se tint personnellement informé de l'évolution des recherches.

Très rapidement, il prit la décision d'assister en personne à la cérémonie d'hommage national du 8 février à Toulon. Cela n'allait pas de soi. Ainsi, deux ans plus tard, son successeur, Georges Pompidou, ne viendra pas à la cérémonie de l'Eurydice.

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Pierre Messmer rajoute que  le général de Gaulle était persuadé qu'on ne lui disait pas toute la vérité et que la hiérarchie militaire lui cachait quelque chose. Il décida dans la plus grande discrétion de mener personnellement son enquête. C'est l'une des raisons qui le poussa, à la surprise générale, sans que la hiérarchie militaire en fût préalablement informée, à effectuer une plongée à bord de l'Eurydice. Cela devait lui permettre d'établir un contact direct avec l'équipage pour se forger une opinion.

 

Le Général reviendra de sa plongée sans en savoir davantage comme il le dira à Pierre Messmer. Le mystère restait entier, pour lui comme pour tout le monde.

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Dans ses mémoires l’Amiral Philippe de Gaulle raconte :

 

« Tout homme a une armure, , mais la plupart se savent pas la porter. Pas plus que je ne l’ai vu autrement qu’en complet trois-pièces ou en uniforme dès qu’il sortait de sa chambre, je ne l’ai vu sans cette armure. Peut-être n’a-tl-il fait qu’une exception : lors de la disparition du sous-marin Minerve, le 27 janvier 1968.

Les commentaires qu’il m’a faits à ce sujet témoignaient d’une grande émotion et contredisent l’indifférence que lui ont faussement prêtée quelques journalistes. Rappelons qu’après avoir assisté à la messe des morts sur la place d’armes de Toulon et rencontré les sous-mariniers et leurs familles, il a tenu à effectuer une sortie en mer pour plonger à bord du sous-marin Eurydice du même type que le bateau perdu. »

 

Philippe de Gaulle écrit plus loin « On vit aussi sa manche garnie de ce signe de deuil (un brassard noir au bras gauche) pendant un mois après la disparition tragique des sous-mariniers du MINERVE."